EUGÈNE LABICHE - LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À SA FEMME À TOURS

-       Eugène LABICHE (1815 – 1888) – auteur dramatique   Lettre autographe signée à sa femme sl, 8 novembre 1870 - 4 pp. in-8 à son chiffre – Belle et longue lettre où transparaissent à travers le récit de la vie domestique, les nouvelles de la vie politique et les inquiétudes liées à la guerre.   Bon état général, voir photos.   « Ma bonne petite amie,   J’ai reçu hier 2 lettres de toi, une du 3 novembre et une du 5, elles ont été bien reçues toutes les deux. Je vois que vous avez à Guéret les nouvelles avant nous car nous ne connaissions pas encore la majorité obtenue à Paris par le gouvernement provisoire. On parle d’un armistice de 25 jours pour laisser faire les élections. Si ce bruit devient officiel, je partirai tout de suite pour aller vous chercher à Guéret : nous passerons ensemble ces 25 jours ici et si la guerre doit continuer, comme nous serons infailliblement envahis, vous partirez pour Pau pour vous tenir le plus loin possible des bombes de l’ennemi. Demande à ton papa et à ta maman, si cette combinaison leur convient. Je serais bien heureux de vous embrasser tous et de passer 25 jours avec vous. Ce serait de nouvelles vacances pour moi, car je m’ennuie bien loin de vous. Les trois officiers que j’avais chez moi ne t’ont remplacée que bien insuffisamment, il y en avait un très bien, un noble, parfaitement élevé, très discret, d’excellente compagnie. Il s’appelle Mr de Rougé, il doit venir me voir à Paris, s’il n’est pas tué. Le 2éme, capitaine des mobiles, est une grosse brute, mais bon garçon et très discret aussi. Mais le 3éme, le capitaine des francs-tireurs de Paris est un avocat sans causes, de Paris, très hâbleur, plein de forfanterie, tranchant, démocrate rouge et, je crois, pas très franc au fond. Il commençait à me porter sur les nerfs par ses indiscrétions, son sans-façon et sa manière de se mettre à l’aise et avait installé à ma cuisine une espèce de grand paresseux, sous prétexte qu’il était son ordonnance. Il buvait, mangeait, fumait et ne faisait rien de ses dix doigts. Il couchait dans mon cabinet sur le canapé et son maître dans la chambre du collaborateur. Ce capitaine avait été emprunter mes fusils de chasse dans le village et chassait toute la journée, il est vrai qu’il ne tuait rien, tout en se disant grand chasseur. Quant à sa bande, il ne s’en occupait pas, ne donnait aucun ordre et riait de leurs petites déprédations. Il m’a promis aussi de venir me voir à Paris. Masi je me fais une fête de ne pas la cultiver. Son ordonnance était de Coubert, il s’appelle Petit et dit que de son état il était ouvrier pour raccommoder les montres et les pendules. Ta maman connaît-elle cela ? Je reçois en fait de journaux, le moniteur universel assez régulièrement et de temps à autres le petit moniteur, je peux donc parfaitement me passer de la Patrie. Je t’envoie la dernière bande pour que ta maman puisse se faire envoyer le journal. Le bureau est à Poitiers. Je suis comme toi, je ne comprends rien à la marche d’Anna sur Lisieux, elle se rapproche des prussiens qui sont à Evreux. Elle ferait bien mieux de venir vous retrouver avec ses enfants. Adieu, ma bonne petite, peut-être nous reverrons nous bientôt. Je t’embrasse de tout cœur ainsi que ton papa, ta maman et gentil petit André.   Ton mari et vieil ami E.L.  Les bonnes s’ennuient de ne pas te voir, elles vont venir faire la lessive mercredi. Tout le monde va venir ici et te désire»

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