FRANK ZAPPA "SHEIK YERBOUTI" / SCELLE À PARIS

FRANK  ZAPPA "Sheik Yerbouti"  Décidément, Zappa cultive le paradoxe avec une certaine habileté.  Pendant deux ans nous sommes privés de disques, et voilà qu'en un an à peine paraissent coup sur coup quatre albums, dont deux doubles. Entre deux procès, une tournée et la préparation de « Baby Snakes », son prochain film. Zappa ménage toujours quelques rebondissements imprévus qui surprennent même ceux-là à qui son oeuvre est la plus familière.  Un double album donc que ce « Sheik Yerbouti » (Shake your booty ?) qui pourrait être aussi un « Live in London », la plupart des morceaux retenus ayant été enregistrés à l'Hammersmith Odéon. S'il fera plaisir aux habitués des derniers zappaiens, qui retrouveront ici nombre de prestations de ces dernières années, bouclant ainsi avec "New York", le résumé des récentes tournées européennes (77 et 78) auquel il manquera cependant «Enveloppes », ce double album n'en est pas moins une belle surprise, surtout pour ceux qui avaient reproché aux dernières livraisons Warner leur « intellectualisme » abrupt.  Rien de tel ici.  Ce disque, avec ses kilos d'énergie déployés sur chaque face, en est aux antipodes.  Et il passionnera également ceux qui ont un faible pour les compositions les plus élaborées au génie Zappaien. « Sheik Yerbouti » procure tout d'abord un énorme plaisir, et depuis « One Size Fits All » jamais Zap-album n'avait mis l'auditeur dans une telle joyeuse ébullition. Auditeur qui va bien sûr doucement rigoler avec « I've Been In You », allusion claire à Peter Frampton où Zappa se fait chanteur de charme.  On rira plus franchement à l'évocation d'un Bob Dylan qui n'en peut mais, sentie jusque dans la stridence de l'harmonica, dans »Flakes ».  Qui évolue très vite vers le plus pur rock, après quelques envolées lyriques et un clin d’œil, mais cela surprend-il désormais ?  Aux percussions de « Andy » (« One Size Fits All »). « Broken Hearts Are For Assholes » dégage une telle énergie empruntée à une new-wave salutaire mais déjà moribonde, et les petits malins friands de rock auront reconnu, à peine modifié et en contrepoint, au vibraphone, certain phrasé de «Child In Time » (Deep Purple) « I'm So Cute », s'il n'y avait tous ces bruitages électroniques sur la fin, pourrait bien être des Damned, Dead Boys, etc.  Branché, Franck.... « Jones Crusher » ouvre une seconde face toujours aussi rock, chanté par Adrian Belew (depuis chez Bowie).  Avant « What Ever Happened To All The Fun In The World » remake d'un extrait de « Lumpy Gravy », « Rat Tomago » est surtout prétexte à un admirable solo de Zappa. « Bobby Brown » nous change, tout d'un coup, et ce serait de la variété presque ordinaire s'il n'y avait les paroles: - « Oh God, i am the americain dream/But now i smell like vaseline/An' i'm a miserable sonafa bitch » Nous savions déjà que Zappa aimait les fanfares. Nous savons désormais qu'il aime aussi le tango (« Be-Bop Tango », « Spider Of Destiny »), tango qu'il transforme ici « Yerbouti Tango » lors d'un solo résolument moderniste. « Baby Snakes » (titre du prochain film de Zappa) avec ses riffs saturés est vraiment un pur joyau, et ses paroles crétinistes valent largement le détour. Vous aurez sûrement reconnu dans « Tryin' To Grow A Chin », cette histoire d'un gosse de quatorze ans; la reprise quasi intégrale du refrain de « Hotel California ». Zappa sait tout faire, y compris du « spiritual » mis ici à la sauce funky « City Of Tiny Lights ». « Jewish Princess » est une de ces mélodies inspirées des « fifties » (il aime ça, le bougre) comme Zappa sait si bien les ciseler. « Wild Love », sur la quatrième face de ce double album qui se laisse écouter entièrement sans fatigue, reprend notamment, lors d'un break, certain passages de « Black Page » en passe de devenir un morceau de référence.  Avant « Yo-Mama », fantastique solo, mais cela devient banal de le dire, utilisant sur un tempo plus lent le thème de « Son Of Orange County » (Roxy). A tout prendre, ce disque est bien la meilleure réponse à ceux qui pensaient qu'il suffirait d'une cold-wave et d'un after-punk, que sais je encore, pour ranger Zappa parmi les pop-stars fatiguées. Laissons ces freluquets chercher dans les hebdomadaires anglais la température de leurs prochaines acnés. Zappa est bien le maître à composer de cette époque, et pour longtemps. Tant pis pour eux. Tant mieux pour nous. * CD  * Nombre de disques: 1 * Label: Zappa records *     1 I Have Been In You 3:34   2 Flakes 6:40   3 Broken Hearts Are For Assholes 3:41   4 I'm So Cute 4:27   5 Jones Crusher 2:49   6 What Ever Happened To All The Fun In The World 0:33   7 Rat Tomago 5:14   8 Wait A Minute 0:33   9 Bobby Brown Goes Down 2:49   10 Rubber Shirt 2:45   11 The Sheik Yerbouti Tango 3:55   12 Baby Snakes 1:49   13 Tryin' To Grow A Chin 3:31   14 City Of Tiny Lites 5:30   15 Dancin' Fool 3:42   16 Jewish Princess 3:18   17 Wild Love 4:09   18 Yo' Mama                                                                                                                               SCELLE !                                   Pour 5 articles achetés, le 6eme est offert ! * *

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