ORGANISTE ET MUSICOLOGUE: BERNARD GAVOTY - MANUSCRIT AUTOGR EN FRANCE

Bernard GAVOTY [Paris, 1908-1981], organiste (titulaire en 1942 du grand orgue de l’église Saint-Louis des Invalides), musicologue et critique musical. Manuscrit autographe signé d’une chronique discographique: Les Disques – Beethovénite, sans date [1947 ?]; 2 pages in-8°. « Comme si les orchestres du monde entier ne rendaient pas à Beethoven, durant la saison musicale, un culte suffisant, et parfois même un peu excessif, voilà que les disques nous apportent, en plein été, de nouveaux renforts ! Sous la direction de Karajan, l’orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam offre une belle traduction de l’Ouverture n° 3 de Léonore. Elle n’éclipse pas celle de l’Orchestre Philharmonique de Londres, conduit par Klecki, malgré la perfection individuelle des instruments hollandais. Une certaine lourdeur du quatuor, les cuivres un peu ternes, la sonnerie des trompettes donnant, paradoxalement, l’impression du premier plan, alors qu’elle doit partir des coulisses – voilà, ce qu’on peut, à la rigueur, reprocher à cet enregistrement. La Sonate en la majeur op. 69, pour violoncelle et piano, a eu les honneurs de deux enregistrements récents: celui d’André Navarra accompagné par A. Balsam; celui de Schnabel et Fournier. La magnifique sonorité de Navarra n’a point ému suffisamment son partenaire, en sorte que l’interprétation souffre de ce déséquilibre. Et, certes, le jeu lyrique, chaleureux, de Fournier ne s’apparente guère à la sécheresse volontaire de Schnabel, à cette rigidité parfois décevante: mais la sensibilité et la dureté ne sont-elles pas deux aspects également véridiques de l’âme beethovénienne ? On se le demande en écoutant la Sonate en ut majeur op. 102, jouée par les mêmes artistes. L’opposition de deux natures d’interprètes soulignant la dualité d’un cœur partagé, prend, ici, un magnifique relief. Pour la troisième fois, Schnabel a enregistré le Cinquième Concerto, en mi bémol. La gravure est sans doute plus parfaite que le jeu du pianiste, dont on s’étonne qu’il comporte quelques « bavures » regrettables. Voici deux enregistrements de W. Kempff. Celui de la Sonate en mi majeur, op. 109, pour piano, daté de 1936. Il est instructif, permettant de mesurer le chemin parcouru en treize années par l’un des plus grands pianistes contemporains. Il avait jadis, la technique, le brillant et la tendresse. Il a, aujourd’hui la profondeur éclairée par la grâce, qui marque ses interprétations d’un sceau inoubliable. Voilà pourquoi je voudrais croire (mais je n’ai, là-dessus, nulle certitude) que la gravure de la Sonate Appassionata est, elle aussi, ancienne, car j’y cherche en vain la rage, le désespoir et l’élan désespéré qui dominent ce chef d’œuvre. Bernard Gavoty. » On joint: 1) Ses réponses (dactylographiées) à une enquête sur ses débuts, ses moyens d’existence (s’il peut vivre de sa plume), l’ouvrage qui l’a fait connaître, celui qu’il considère comme son chef-d’œuvre, etc. (25 août 1959 - demi-page in-4°). 2) La Critique est malaisée, par Bernard Gavoty, membre de la section des membres libres de l’Institut de France, Académie des Beaux-arts. Communication faite à la séance du 7 février 1979. Paris, Typographie de Firmin-Didot et Cie, 1979. In-4° br. 24 pages. En savoir plus Collaboration commerciale.

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